Le survivalisme financier pendant un effondrement : Mythes et réalités

L'emploi dans une société post-SHTF

Je voudrais pouvoir dire que si vous êtes spécialisé dans un commerce X ou Y, vous serez épargné par le chômage, mais ce n'est malheureusement pas le cas. Une crise économique aux États-Unis pourrait ne pas sembler aussi catastrophique qu'ici, mais si la dégradation est similaire, préparez-vous à des temps difficiles.

Récemment, quelqu'un m'a interpellé : « Vous dites que vous n'oseriez pas tirer sur un criminel à 200 mètres, et que la police ne fait rien contre le crime, est-ce que le SHTF y a changé quelque chose ? » Cela m'a contrarié et m'a rendu un peu sarcastique, ce dont je m'excuse. Ce qui me semble évident ne l'est peut-être pas pour ceux qui vivent dans un pays où la police enquête activement et où les institutions fonctionnent correctement, du moins la plupart du temps.

Rester sur ses gardes en général

La vie est déjà injuste, mais en cas de TSHTF, elle devient carrément insupportable. Cela signifie que vous ne trouverez personne pour vous protéger, mais soyez certain qu'on ne manquera pas de vous poursuivre en justice. Même en vous acquittant de vos impôts et taxes, vous serez contraint de souscrire à une assurance médicale privée, car la sécurité sociale sur laquelle vous comptez actuellement ne vaudra plus rien.

Plus alarmant encore, vous pourriez vous retrouver en prison, innocent, et y rester pendant deux ans, en attente qu'un juge, peut-être sous influence, reconnaisse que votre procès n'a pas été équitable et vous libère en admettant un simple « oups, vous êtes innocent, après tout ».

Le Graal de l'emploi en temps de crise

Même avec une carrière réussie, un diplôme universitaire et des décennies d’expérience dans des entreprises de renom international, vous pourriez vous retrouver au chômage après 50 ans. Mon père, qui était l’un des meilleurs managers du pays et qui a enseigné le management de l’Amérique du Sud au Japon et des États-Unis à la Grande-Bretagne, en est l'exemple parfait. Il a fini par être licencié et a déménagé en Espagne, où il a finalement trouvé un emploi, à l'instar de milliers d'autres.

Certaines professions comme les médecins, soudeurs, et charpentiers trouvent plus facilement du travail, tandis que les comptables, managers, et avocats peuvent passer des mois, voire des années, à chercher un poste qui leur permette de subvenir à leurs besoins. Gardez à l'esprit que le taux de chômage ici fluctue entre 20 et 25%, un chiffre qui pourrait être sous-estimé compte tenu des critères parfois discutables utilisés par le gouvernement pour définir la population active. Beaucoup de travailleurs qualifiés sont prêts à accepter des salaires dérisoires juste pour pouvoir travailler.

Devoir compter tout le temps

Même les chiffres officiels, souvent exagérés à l'avantage, indiquent que la moitié des travailleurs gagne moins de 500 pesos par mois (moins de 170 dollars), alors qu'il en faudrait au moins 1000 pour couvrir les besoins de base. Avec 1000 pesos, oubliez l'idée de posséder une voiture ou de souscrire à une assurance médicale privée ; cette somme est à peine suffisante pour assurer un logement modeste et une alimentation de piètre qualité.

Pour atteindre un niveau de vie standard, avec une voiture, un accès à Internet, un voisinage sûr, de la nourriture de qualité et une éducation décente, il faut compter entre 1500 et 2000 pesos par mois. C'est cette réalité économique qui façonne le paysage décrit, où les gens peinent à vivre dignement. En effet, seulement 3% de la population gagne plus de 3000 pesos par mois, vivant dans des conditions qui rappellent celles des animaux pour la majorité.

Ceux qui s'en sortent pendant
l'effondrement économique

La meilleure manière de maintenir un niveau de vie comparable à celui des États-Unis après un SHTF est de posséder sa propre entreprise. Posséder de vastes étendues de terre et produire des denrées alimentaires a longtemps permis à l'élite de rester prospère. Les grands agriculteurs, en particulier, tendent à rester riches si leurs affaires sont bien gérées, tandis que les petits exploitants finissent souvent absorbés par les plus gros.

La haute société de mon pays comprend également des politiciens souvent considérés comme des voleurs, et des hommes d'affaires qui profitent de la misère des autres, comme le propriétaire de l'entreprise de recyclage de papier que je connais. Certains, cependant, réussissent par une gestion astucieuse de leurs investissements. Mon père, par exemple, a investi à l'étranger et diversifié ses placements en achetant et vendant des propriétés, une stratégie qui nous a sauvés financièrement.

L'astuce est de ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier national. Si mon père s'était uniquement concentré sur l'Argentine, où il a perdu presque tous ses investissements, notre situation serait bien pire. Il n'y a pas de garantie d'emploi, seulement la certitude qu'une bonne gestion des investissements peut faire la différence entre la prospérité et la précarité.

Les vraies valeurs pour la survie

Maximisez vos gains dans votre emploi actuel et développez des compétences utiles, même comme hobbies. La mécanique, la soudure et la réparation de machines sont des exemples précieux. Investissez judicieusement et diversifiez vos placements : conservez des liquidités, investissez dans l'or et préparez-vous de manière approfondie, comme nous le discutons souvent ici.

Un véritable trésor en termes de survie est d'avoir un ami de confiance ou un membre de la famille à l'étranger, quelqu'un sur qui vous pouvez compter en cas de crise majeure. Beaucoup ont découvert, comme moi, que la meilleure solution face à l'effondrement d'un pays est l'émigration. Ne craignez pas de prendre cette décision si nécessaire. Vous pouvez être un patriote désireux de rester jusqu'au bout, ce que je respecte. Cependant, lorsqu'il n'existe aucune autre option, l'évasion peut s'avérer sage. Comme le dit le proverbe, "Un soldat qui fuit vit pour combattre un autre jour."

Du pain et des jeux suffisent à la masse

"Pourquoi veux-tu partir en Espagne ? Ici, tu vis comme un roi ! Tu peux avoir trois domestiques, un jardinier, envoyer tes enfants dans des écoles privées, bénéficier d'une assurance médicale privée et même prendre des cours de tennis. Tu vis dans ce que beaucoup d'Européens considéreraient comme un manoir." C'était le même discours répété encore et encore. Ma mère, ma tante et ma grand-mère débattaient dans le salon, une scène typique lors de leurs rencontres. Mon père, ayant peu de patience pour ces discussions, avait quitté la pièce plus tôt pour bricoler quelque chose, comme il le faisait souvent.

Depuis des années, il ne supportait plus ces échanges superficiels, empreints d'un esprit étriqué. "Alicia," disait-il, "le nombre de domestiques que je peux m'offrir ici ne signifie rien. Si tant de gens sont prêts à servir, c'est à cause de la misère extrême qui les pousse à travailler pour à peine de quoi se nourrir. Je préférerais vivre dans un pays où je peux me promener librement dans les rues et ne pas dépendre de domestiques pour mon confort quotidien."

Des freins égoïstes pour profiter
de l'effondrement

Ils se souviennent tous de leur long voyage en bateau et peinent à comprendre que, grâce à l'avion, ils ne sont désormais qu'à 24 heures de leur pays d'origine. Pour eux, déménager en Espagne signifie éloigner leurs enfants chéris, comme si un mois de mer les séparait encore.

Beaucoup, à l'instar de ma tante, ne redoutent pas un SHTF mais semblent même l'attendre avec impatience, voyant dans la crise une opportunité de bénéficier de main-d'œuvre et de services à bas prix, ouvrant la porte à l'exploitation. Ce phénomène n'est pas uniquement local mais aussi présent dans de grandes entreprises internationales. Beaucoup semblent ignorer ou choisir d'ignorer qu'ils vivent aux dépens de ceux qui sont dans une situation pire.

Vous pourriez être extrêmement riche, certes, mais partout où vous irez, vous serez contraint de vous déplacer avec un véhicule blindé et des gardes du corps. La vraie liberté vous échappe. Comme je l'ai souvent dit, les gens peuvent vous surprendre par leur ingéniosité ou leur bêtise extrême.

L'instinct grégaire

La majorité se contente de vivre au jour le jour, trouvant du bonheur dans des plaisirs simples comme voir leur équipe de football favorite remporter une finale, et célébrer autour de quelques bières avec des amis. Cette scène n'est pas si différente de l'époque romaine où l'empereur distrayait le peuple avec du pain et des jeux pour le satisfaire et le maintenir sous contrôle.

Des personnes comme ma tante idolâtrent des destinations exotiques comme le Brésil et idéalisent le communisme cubain, le tenant pour une merveille juste après le pain en tranches. De retour de Cuba, elles louent l'endroit, la nourriture, et la gentillesse des gens, ignorant les dures réalités. Elles oublient que si les Cubains ne semblent pas heureux, ils risquent des conséquences graves, et elles profitent de leur statut de touristes fortunés pour vivre royalement.

Pourquoi ne tentent-elles pas de s'installer à Cuba sans argent, pour vivre réellement comme les Cubains? Apprécieraient-elles de voir leurs proches se prostituer pour survivre ou de vivre dans des conditions précaires? Bien sûr que non.

Le lent pourrissement de la société

Un aspect crucial à comprendre est que les crises, qu'elles soient politiques ou économiques, ne s'installent pas du jour au lendemain. Il n'y aura pas de moment précisément défini, pas de "jour SHTF" annoncé. Les changements se produisent graduellement, la société évoluant petit à petit jusqu'à ce que la nouvelle réalité soit intégrée, consciemment ou non, par l'ensemble de la population.

Au fil des mois, les discussions commencent à refléter un avant et un après un événement marquant qui a transformé leur monde. Pour certains, cela pourrait être le 11 septembre, pour d'autres, comme moi, ce sont des événements comme l'égalité entre le dollar et le peso, ou la crise de 2001. Ces moments deviennent des points de repère dans les conversations quotidiennes. Les gens disent, par exemple : « Vous êtes allés à Hawaii, wow ! Oui, mais c'était avant le 1/1. Maintenant, un tel voyage serait impayable. » C'est une réalité nouvelle et souvent désolante.

Ne vous laissez pas vous embourber

Dans ces périodes d'incertitude, accepter que le monde autour de nous a changé peut prendre du temps, souvent des mois voire des années. C'est un déclin lent, une glissade graduelle vers une nouvelle réalité.

Peu à peu, vous commencez à remarquer plus de gens mendiant, plus de prostituées, des maisons en décrépitude, et des voitures qui se détériorent faute de moyens pour les entretenir. Et soudain, un jour, vous réalisez : "Wow, ce n'était pas comme ça il y a six ou douze mois."

Les changements ne se font pas du jour au lendemain. Même si un événement SHTF peut survenir en quelques secondes, l'impact complet prend des mois à se manifester pleinement. C'est pourquoi il est crucial de garder l'esprit ouvert et alerte, de rester curieux et vigilant, afin de ne pas être pris au dépourvu et de rester en avance sur le troupeau…

L'argent est un pilier essentiel

La monnaie, qu'elle soit papier, or ou argent métal, reste cruciale, surtout lorsqu'elle est placée dans des comptes bancaires dans des pays stables ou investie dans l'immobilier. L'expérience a montré que les personnes avec des finances solides ont mieux résisté aux crises. Notre économie repose sur l'argent, pas seulement le papier mais aussi les fonds numériques. Sans lui, un effondrement économique global pourrait survenir, menaçant la survie de l'humanité. Malgré les chutes économiques de certains pays ou continents, le reste du monde peut encore prospérer, confirmant l'adage que dans toute situation, il y a des gagnants et des perdants.

Oui, la monnaie papier, l’or, l’argent (métal), mais surtout l’argent déposé sur des comptes en banque dans des pays sûrs et l’argent investi dans l’immobilier. Nous avons vu par ici des gens de la classe moyenne devenir pauvres. Nous avons vu des gens traverser des situations terribles, et il n’est pas risqué d’affirmer que ceux qui se sont le mieux débrouillés sont ceux ayant de solides finances.

Notre société se perpétue grâce à l’argent. Pas seulement grâce à la monnaie papier, mais également grâce aux comptes en banques et à l’argent virtuel. Si le concept même de l’argent venait à s’avérer inutile, il y aurait un effondrement économique mondial, entraînant pratiquement la fin de l’humanité.

Un pays ou plusieurs, voire un continent, peuvent sombrer dans la misère, entraînant leurs monnaies avec eux, mais le reste du monde croîtra alors en proportion. Je crois sincèrement cela, et l’histoire montre par ailleurs qu’il y a toujours des gagnants et des perdants, des conquérants et des conquis, l’équilibre, le yin et le yang demeure constamment.

Se considérer comme un citoyen du monde, prêt à déménager si nécessaire, est une approche pragmatique de la survie. Le concept de "TEOTWAWKI" (The End Of The World As We Know It) incite à envisager sérieusement l'émigration comme une option stratégique. Cela implique d'avoir des finances solides, des documents prêts, et peut-être même d'apprendre une nouvelle langue.

Mon père, ayant vécu dans des conditions précaires lorsqu'il a quitté l'Espagne, avait toujours mis l'accent sur la sécurité financière, ce qui a permis à notre famille de survivre là où d'autres ont échoué. Son approche prudente, combinée à un arsenal adapté à la survie, a prouvé son efficacité.

Fuir le pays (avec de l'argent) est
parfois la meilleure solution

Une météorite géante pourrait détruire la terre et des petits hommes verts nous réduire en esclavage, oui, mais dans le spectre infini des possibilités, ce scénario est le moins probable. Je préfèrerais me préparer pour les plus vraisemblables.

Et il est très probable, même si votre pays sombre dans la crise économique, la guerre civile ou les désastres naturels, que vous ayez la possibilité de vous échapper vers un endroit sûr, des pâturages plus verts. Diable !!! C’est ce qu’ont fait des milliers d’Argentins en fin de compte, ce que ma famille a fait, et ce que j’ai l’intention de faire le plus tôt possible.

Rien que la semaine dernière, mes parents m’ont dit s’être rendus chez des amis ayant récemment déménagé en Espagne. Des types peu recommandables s’étaient introduits chez eux alors qu’ils étaient présents dans la maison. Je ne sais pas ce qui s’est passé exactement, mais cela a dû être horrible, aussi excédés par l’insécurité ils sont partis pour l’Espagne avec leurs filles.

Épargner et Investir : Les vraies
clés de la Survie

Nous avons fait de notre mieux pour survivre, et parmi les clés de cette survie, épargner et investir ont joué un rôle central. Un survivaliste qui détient entre 5000 et 10000 dollars en armes, des réserves de nourriture pour des années et une source d'eau potable, mais qui n'a pas investi son argent judicieusement, ne se prépare pas de manière optimale. En investissant tout dans votre "forteresse" et en devenant autonome, vous vous fixez à un point géographique sans possibilité de mouvement.

Pensez à ce qui est arrivé à une génération entière d'Espagnols qui ont fui la guerre civile, ou à nous, qui envisageons aujourd'hui de migrer vers l'Espagne face à des crises économiques et politiques. Cela montre bien l'importance de la mobilité. Bien sûr, le patriotisme peut rendre difficile le choix de partir, mais même les soldats les plus loyaux ont parfois dû quitter leur pays pendant la "sale guerre". Ils ont survécu et ont pu retourner chez eux pour réclamer justice, tandis que ceux qui sont restés ont souvent été exécutés. Quel destin préférez-vous ?

Économisez, investissez, voyagez, nouez des amitiés et visitez des parents éloignés. Soyez flexible et apprenez des autres cultures. C'est le meilleur conseil en cas de SHTF. Parfois, les options sont limitées, mais rester ouvert aux changements est crucial.

Définition d'un Survivaliste par ferfal

Un survivaliste n'est pas simplement une personne qui vit dans les bois, en tenue de camouflage, prête à se défendre contre les intrus. Un véritable survivaliste est aussi à l'aise dans la nature qu'à une soirée mondaine. Il sait naviguer entre différents milieux, s'adapter et garder ses convictions tout en respectant celles des autres. Les personnes incapables de tolérer la différence ont une capacité d'adaptation limitée, ce qui peut être un handicap en situation de survie. Il est essentiel de savoir interagir avec la société autant que de survivre dans la nature.

La Base Autonome Durable n'est 
pas la solution magique

Il est crucial de comprendre que la BAD n'est pas la solution ultime à une crise. Bien qu'importante et pouvant servir de refuge lors de crises mineures ou moyennes, elle ne devrait pas être vue comme une solution finale. Si un SHTF de grande ampleur se produit, la meilleure stratégie peut être de quitter votre pays ou région, ce qui nécessite des compétences sociales et des économies solides. Avant de tout investir dans une BAD, pensez à votre capacité à vous déplacer et à vous adapter aux circonstances extérieures.

Article : Base Autonome Durable (comment faire et les limites de ce concept)

Conclusion sur le survivalisme financier
en situation de crise

À mesure que la France et l'Europe avancent sur un chemin économique incertain, s'inspirer des enseignements de FerFAL devient non seulement pertinent, mais essentiel. FerFAL, ayant vécu l'effondrement économique de l'Argentine, offre une perspective unique et pragmatique sur la survie financière dans des conditions extrêmes. Les similitudes entre les signes précurseurs observés dans ces régions et ceux qu'il a expérimentés sont frappantes et instructives. Apprendre de ses expériences peut nous équiper avec des stratégies adaptées pour naviguer dans cette ère de volatilité économique, renforçant ainsi notre résilience financière face à l'adversité. Embrasser ces leçons pourrait bien être la clé pour sécuriser notre avenir économique dans un paysage mondial de plus en plus imprévisible.

Pour aller plus loin :

Solutions pour une épargne résiliente

Cryptomonnaie et résilience financière (L’impact des monnaies numériques sur la préparation économique)

Comment s’expatrier sans diplôme ni argent (Guide complet pour une expatriation réussie)